Alors que le précieux métal jaune a été, à l’instar des marchés actions, durement touché ces dernières semaines, chutant de plus de 12% par rapport à son pic de début mars, il rebondit depuis lundi alors que le récent flux de ventes se tarit. Pour Goldman Sachs, qui présente l’or comme « la devise de dernier recours », l’once devrait atteindre 1.800 dollars d’ici fin 2020.
Comme la majorité des classes d’actifs, l’or a été durement pénalisé par la récente ruée vers le dollar américain, cédant plus de de 12% entre son pic de début mars (autour de 1.700 dollars l’once troy) et la clôture de vendredi dernier, à 1.460 dollars l’once. Le métal jaune a commencé à connaître une résurgence lundi, avec un rebond de 4% après que la Fed a déclaré qu’elle achèterait des quantités illimitées d’obligations d’État, faisant mécaniquement se déprécier le billet vert.
Le métal précieux a poursuivi sur sa lancée mardi (+4%), alors que le flux massif de ventes observé depuis début mars se tarit et que alors que la récente vague de vente s’est tarie et que Goldman Sachs a dit à ses clients que le temps était venu d’acheter « the currency of last resort », autrement dit la « monnaie de dernier recours ».
Un record à 1.900 dollars l’once en 2011
L’once d’or (31,1 grammes) a atteint 1.618 dollars mardi, porté par la recommandation de Goldman Sachs, qui a précisé dans la note à l’attention de ses clients que l’or était à un point d’inflexion et pourrait atteindre 1.800 dollars au cours des 12 prochains mois. Pour rappel, le précieux métal jaune avait atteint un record de 1.900 dollars l’once en 2011.
« Nous avons longtemps soutenu que l’or est la monnaie de dernier recours, agissant comme une couverture contre la dépréciation des devises lorsque les décideurs politiques agissent pour faire face à des chocs tels que celui que nous connaissons actuellement », a déclaré Jeffrey Currie, responsable des matières premières à la banque de Wall Street. En plus d’être considéré comme une couverture contre les accès de volatilité des marchés que nous observons actuellement, l’or est considéré par de nombreux investisseurs comme un moyen de se protéger contre la dépréciation des monnaies, ainsi que contre l’inflation.
Un dollar plus faible
Pour John Ciampaglia, directeur général de Sprott Asset Management, interrogé par le Financial Times, la situation est semblable à celle de 2008 et 2009, « lorsque les gouvernements et les banques centrales ont fait tourner la planche à billets à plein régime ».
Selon les traders, l’or est également dopé depuis lundi par la rechute du dollars américain, qui s’était envolé à un sommet historique lors de la semaine précédente, ainsi que par d’autres mesures prises par la Fed, en particulier l’ouverture de lignes de swap avec d’autres banques centrales pour accroître la disponibilité des dollars dans le système financier. Un dollar plus faible est positif pour l’or car il permet de réduire le coût d’achat du métal pour les détenteurs d’autres devises, précise Goldman Sachs. Après le billet vert la semaine dernière, l’or est donc en train de redevenir l’ultime valeur refuge pour faire face aux soubresauts continus des marchés.
Source : BFM Bourse