L’or a dépassé mercredi les 1300 dollars l’once pour la première fois depuis la mi-août, pour atteindre jeudi 1307,98 dollars l’once, son niveau le plus élevé depuis le 15 août dernier.
Alors que l’actualité est dominée par les banques centrales, les investisseurs ont une nouvelle fois opté pour la valeur refuge par excellence que représente le métal jaune à leurs yeux.
Les cours avaient commencé à monter la semaine dernière, alors que la Banque nationale suisse (BNS) avait annoncé jeudi 15 janvier que le taux plancher du franc suisse, fixé il y a 3 ans à 1,20 franc pour 1 euro, était abandonné. En outre, les taux négatifs appliqués aux gros dépôts en francs suisses pour décourager les spéculateurs ont été alourdis.
Cette semaine, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi de nouvelles mesures, très attendues, qui auront pour effet d’injecter dans les marchés des liquidités. Le marché de l’or, qui connaissait déjà un regain de faveur, pourrait bénéficier de ces afflux à l’avenir.
La BCE va racheter jusqu’à 60 mrd EUR de dette publique et privée par mois entre mars 2015 et au moins septembre 2016, a indiqué son président Mario Draghi.
« Une fois que les rachats d’actifs commenceront, l’expansion du bilan de la BCE devrait soutenir l’or du point de vue de la liquidité et également sur le long-terme alors que les attentes inflationnistes finiront par revenir », ont souligné les analystes d’UBS.
L’intervention de la BCE a en effet pour but de combattre les tendances déflationnistes en zone euro et une accélération des prix bénéficierait potentiellement à l’or, traditionnellement considéré comme un bouclier contre l’inflation.
Toutefois, l’appréciation du dollar par rapport à l’euro notamment rend l’achat d’or, libellé dans la monnaie unique, plus onéreux donc moins attrayant pour les investisseurs munis d’autres devises que le billet vert, ce qui peut freiner la hausse des cours.
L’or a par ailleurs bénéficié des inquiétudes sur la santé de l’économie mondiale, alors que le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé mardi ses prévisions de croissance, jugeant que la chute des prix du pétrole ne suffira pas à soutenir durablement l’économie mondiale.
Faisant à peine mieux qu’en 2014, le produit intérieur brut mondial ne devrait plus progresser que de 3,5% en 2015 et de 3,7% en 2016, marquant dans les deux cas un repli de 0,3 point par rapport aux projections d’octobre, selon le FMI.
Les résultats des élections en Grèce dimanche peuvent aussi contribuer à une demande en faveur d’une valeur refuge.
Le cabinet a revu à la hausse ses prévisions de cours de l’or de 1.300 à 1.400 dollars l’once d’ici fin 2015 et de 1.400 à 1.470 dollars d’ici la fin 2016.
L’argent, vu par les investisseurs comme une alternative meilleur marché à l’or, a comme à son habitude suivi le métal jaune dans sa progression, grimpant mercredi à 18,48 dollars l’once, son niveau le plus élevé depuis le 19 septembre.
Sur le London Bullion Market, l’once d’or a terminé à 1.294,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.277,50 dollars le vendredi précédent.
L’once d’argent a clôturé à 18,23 dollars, contre 16,92 dollars il y a sept jours.